1 - Les causes de la malnutrition |
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La malnutrition, "état de santé qui
résulte d'une mauvaise alimentation",
a des causes multiples.
Ce livret "Utilisation de la spiruline"
n'a pas à s'attarder sur la malnutrition
elle-même, sur ses causes ou ses signes
caractéristiques.
Ces notions ont été développées dans
maints
ouvrages, en particulier par le CREDESA
lui-même.
Mais, la spiruline ayant pour ambition de
contribuer à la lutte contre la malnutrition,
il ne faudrait pas se tromper de combat et
quelques rappels sur cette maladie ne sont
pas superflus.
Par exemple la spiruline n'est pas suffisante
quand il s'agit d'une malnutrition due à
un facteur socio-culturel. Par contre c'est
un problème pour lequel le CREDESA est bien
armé grâce à sa compétence en matière d'
éducation nutritionnelle. La spiruline pourra
jouer un rôle pour accélérer la remise en
ordre de la santé, mais le problème de fond
ne sera traité que par une remise en question,
par l'enseignement, des habitudes de vie.
Recenser les causes de malnutrition doit
permettre de mieux cibler les domaines d'intervention
de la spiruline.
Certains facteurs sont directement responsables
de la malnutrition, d'autres, comme les maladies
infectieuses, ne le sont qu' indirectement,
mais la précipitent.
1 - 1 /Production ou consommation insuffisante
Les carences alimentaires peuvent être
cherchées
très loin :
.Manque de terre, mauvaises qualités des terres,
éloignement des terres par rapport au village,
manque de bras (sur-occupation des femmes
qui restent encore les principales responsables
des productions vivrières)
.Mauvaise conditions climatiques, de stockage,
de transformation et de conservation des
aliments
.Mauvaise organisation des circuits de distribution
.
.Pauvreté qui limite la consommation des aliments
chers (la viande, par exemple)
1 - 2 / Facteurs socio-culturels
.Valeur symbolique attachée à certains aliments
.Coutumes traditionnelles influençant la consommation
alimentaire
.Le sevrage
1 - 31 /Facteurs infectieux
Il y a interaction entre la maladie
et la
malnutrition, au point que parfois
il est
difficile de savoir qui est à l'origine
de
quoi.
.Les maladies infectieuses se déclarent facilement
chez les petits enfants et ceux-ci
y résistent
moins bien s'ils sont mal nourris
.Les infections provoquent aussi la malnutrition:
augmentation de l'usure de l.organisme donc
des besoins en protéines. Apparition de vomissements,
de diarrhées, suite à la rougeole, la coqueluche
ou des maladies broncho-pulmonaires,
.Croyance ou pratiques qui veulent que les
enfants malades soient mis à la diète (les
maladies fébriles coupent certe l'appétit,
mais elles augmentent pourtant les besoins
de protéines) ; pas d'eau aux enfants diarrhéiques
(déshydratation en perspective )
.Le paludisme entretient des parasites qui
se nourrissent aux dépens des globules
rouges,
entraînant ainsi une anémie chronique.
2 - /Les différentes formes de malnutrition
> La faim est un signal : c'est une sensation
qui alerte que l'organisme manque de combustible,
d'énergie.
>Il n'y a pas d'avertisseur pour le manque
de protéines ou de vitamines, sauf une dégradation
lente de la santé. Elles peuvent faire défaut
sans qu'on ait faim.
Le problème nutritionnel principal
en Afrique
concerne les carences alimentaires
en énergie
et en protéines.
O Si le déficit alimentaire porte surtout
sur l'énergie et les protéines, c'est la malnutrition protéino-énergétique (M.P .E.)
O Si le déficit porte surtout sur le fer, on
parle d'anémie nutritionnelle.
O Si le déficit porte principalement sur la
vitamine A, c'est une avitaminose; il pourra y avoir apparition de xérophtalmie.
La M.P .E. peut se manifester de façon
légère
ou aiguë et, dans ce dernier cas, prendre
diverses formes :
kwashiorkor, marasme.
M.P.E légère
Due à une alimentation insuffisante
en quantité
et en qualité.
Le problème des quantités a déjà été
abordé
[besoins énergétiques: fiche (I)-l)
; besoins
protéiniques : fiche (1)-3] et sera
repris
plus loin. Le problème qualité concerne
la
présence ou non de certains acides
aminés
dits essentiels et de certaines vitamines
(groupe A, groupe B) ou du fer.
Symptômes: arrêt de la croissance, (insuffisance
de poids, courbe de poids stationnaire ou
perte de poids ; l'enfant ne grandit plus
ou très peu)
Il suffit parfois d'une rougeole ou d'une
diarrhée pour que la M.P.E. devienne sévère
et souvent dégénère en kwashiorkor.
M.P .E. grave--
Deux formes : marasme, kwashiorkor.
Marasme,
Forme la plus fréquente. l'enfant manque
de tout, il "meurt de faim".
L'aspect de l'enfant atteint de marasme est
caractéristique1.
- maigreur, fonte musculaires généralisée:
n'a plus que "la peau sur les os"
et flotte dans sa peau, côtes saillantes
et visibles,
- nervosité mais appétit vif,
- poids très faible; son poids par rapport
à son âge se situe dans la zone rouge
(inférieure)
de la fiche de croissance.
Dans l'ensemble, il a l'aspect d'un "petit
vieux".
Généralement. l'enfant atteint de marasme
est facile à récupérer parce qu'il mange
bien, mais sa récupération est lente.
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1 Aspect caractéristique tiré du MODULE 3 du
dossier « Formation des intervenants dans
la promotion et l'utilisation de la spiruline
»
"Signes, causes, conséquences et mesures de
l'ampleur et de la gravité des principales
carences nutritionnelles" (Pahou décembre 1998) CREDESA-GEPED
Kwashiorkor,
Un régime pauvre en protéines et pourtant
riche en glucides - donc correct sur le plan
énergétique - peut y
mener, surtout si un facteur comme
une maladie
infectieuse se met de la partie. Le
stress
(provenant d'un sevrage brutal) est parfois à incriminer
.
L'enfant atteint de kwashiorkor présente
des signes physiques et des troubles
de comportements2
:
Signes physiques
> visage bouffi et pâle,
> oedèmes aux membres inférieurs et supérieurs
avec des lésions de la peau,
> cheveux clairsemés, roux et cassants,
> ventre ballonné,
> parfois des lésions oculaires.
Troubles du comportement
> aspect grognon,
> s'intéresse peu à son entourage: ne joue
plus et peut rester assis ou couché pendant
des heures,
> n'a plus d'appétit et s'alimente difficilement.
En plus de ces signes, l'enfant souffrant
de kwashiorkor a la diarrhée et fait
des
infections souvent pulmonaires
et cutanées. Il est fréquemment anémié
et
présente des carences en oligo-éléments
tels
que la vitamine A et le
Zinc. Son refus de s'alimenter contraste
donc avec ses besoins accrus en nutriments.
C'est pourquoi l'agent de
nutrition seul ne peut le traiter efficacement
et il faut aussi la participation d'un
agent
de santé..
Certains enfants malnutris souffrent à la
fois de marasme et de kwashiorkor, combinant
alors les signes de
ces deux maladies.
3 - /Quelques repères chiffrés (3)
Quelques Repères Chiffrés |
|
Détection de la MANUTRITION par pesée avant
1 an
(voir aussi " FICHE "courbes
de
poids çi-dessous) |
Age de l'enfant (mois) |
si l'enfant pèse moins que ce poids
il est malnutri (1) |
si l'enfant pèse moins que ce poids
il est sévèrement malnutri (2)
|
|
3 mois |
4 kg |
3,4 kg |
|
4 mois |
4,5 kg |
3,8 kg
|
|
5 mois |
5, kg
|
4,2 kg |
|
6 mois |
5,5 kg |
4,5 kg |
|
7 mois |
6 kg |
4,8 kg |
|
8 mois |
6,4 kg |
5,1 kg |
|
9 mois |
6,7 kg |
5,3 kg |
|
10 mois |
7 kg |
5,5 kg |
|
11 mois |
7,3 kg |
5,8 kg |
|
12 mois |
7,6 kg |
6 kg |
|
|
|
|
|
|
(1) valeurs correspondant à la limite inférieure
du "Chemin pour la Santé"
(2) valeurs correspondant à 60% des normes internationales |
TECHNAP (miseà.jour juillet 2001) |
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² voir note (1): même référence
production +importion -exportations
...............production
3 "Nutrition et malnutrition chez l'enfant"
J.C. Dillon ANTENNA TECHNOLOGIE (www.antenna.ch)
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