La géographie et le climat
déterminent -en partie - les ressources
vivrières du pays. On trouvera ci-après un extrait d.une étude réalisée
par l'UNICEF1 dans le but d'apprécier
les freins qui s'opposent à une alimentation correcte de la population
béninoise.
«... , le Bénin dispose
théoriquement de suffisamment de terres pour nourrir sa
populaton. Mais 15% seulement d'entre elles sont effectivement
cultivées à l'aide de méthodes extensives traditionnelles, ne
donnant que des rendements faibles et de plus en plus prédatrices de
l'environnement à mesure que s'accroît la pression
démographique. A ces performances trop modestes, il faut ajouter
le risque récurrent que font peser sur la production les
fluctuations de la pluviométrie, surtout dans le Nord, et la baisse
de fertilité des sols dans le Sud. On estime à 80% la part de la
surface cultivée consacrée à la production de denrées vivrières,
dont la majeure partie reste autoconsommée. La part autoconsommée
de la production est la suivante pour les principales denrées : 47%
pour le maïs, 60% pour l'igname et les légumineuses, 65% pour le
manioc et 80% pour le sorgho.
--------------------------------------------- C'est
surtout l'extension des superficies cultivées qui a permis jusqu'à
présent d'accroître la production. Cette extension reste possible
dans le Nord peuplé où 9% des terres sont utilisées.... |
Elle est pratiquement
impossible dans le Sud du pays déjà fortement peuplé, où 60% des
terres sont exploitées et où la taille moyenne des exploitations ne
dépasse pas 0,5 ha contre 2,4 ha dans le Nord et 1,7 ha en moyenne
dans le pays pour une famille de 7 enfants.
Aussi bien dans
le Nord que dans le Sud, les superficies irriguées sont
insignifiantes, malgré les considérables potentialités
hydro-agricoles que recèle le pays.
Dans les 5 000 hectares
sont actuellement irrigués, sur lesquels sont concentrées la
riziculture, quelques cultures maraîchères de contre-saison et des
cultures industrielles comme le palmier à huile et la canne à
sucre.
Sauf dans le Borgou où elle a beaucoup progressé grâce
au développement de la culture du coton et où elle est pratiquée par
près de la moitié des exploitants du département, la culture attelée
est pratiquement inexistante et ne parvient pas à s'implanter dans
le Sud, les bêtes de trait supportant difficilement le climat »
|
« De la même façon, l'élevage
et la pêche sont restés dans l'ensemble du pays des activités
pratiquées de manière artisanale. L'élevage bovin dans le Nord,
celui des petits ruminants au Sud, et la pêche pratiquée par les
populations lacustres et côtières constituent cependant des sources
de revenus non négligeables. |
Dans l'ensemble la production
nationale animale et halieutique ne couvre pas les besoins d'une
population qui augmente rapidement. Plusieurs facteurs sont à
l'origine de cette incapacité. Les pénuries sont dues autant aux
aléas climatiques qu'aux échanges commerciaux
»
| ____________________________________ 1 Enfants et femmes,Avenir
du Bénin UNICEF (.1996)
« Dans les années de bonne
pluviométrie, le Bénin est en fait globalement autosuffisant². La production de céréales et de
tubercules dégage ainsi depuis quelques années des excédents non
négligeables, estimés pour la campagne agricole 1993-94 à 50 000
tonnes pour le seul maïs. |
Mais les exportations non
contrôlées à destination des pays voisins - estimées à près de 20%
de la production vivrière nationale - privent le pays d'une part non
négligeable de ses excédents. L'enclavement de nombreuses régions
rurales et les mauvaises conditions de stockage qui règnent dans la
plupart d'entre elles entraînent en outre d'importantes pertes après
récolte ..." |
« L'évolution des habitudes
alimentaires urbaines a, par ailleurs, créé une réelle dépendance
vis-à-vis de produits importés comme la farine de blé, les citadins,
ou les habitants des gros villages situés sur des axes importants de
communication, ayant fait du pain une des bases de leur nourriture
quotidienne. |
Cest ainsi que les
importations alimentaires 3, ont représenté en 1993 le quart de la valeur
totale des importations et servent essentiellement à nourrir
des villes que le monde rural ne parvient pas pour l'heure à
approvisionner régulièrement..»
|
2
-Les principaux
aliments
2-11 Classement par importance en termes de quantités
Quelques chiffres (tonnes) peuvent être donnés4; il ne faut pas retenir leurs valeurs
absolues mais plutôt leur importance relative. (le manioc, poids
lourd des cultures, a une place majeure dans les
assiettes) Céréales: maïs (760 000 t) ; sorgho (155 000 t)
; riz (52 000 t) ; petit mil (35 000 t) Tubercules: manioc
(2 740 000 t) ; igname (I 789 000 t ; patate douce (81 000
t) Légumineux : haricot (85 000 t) ; voandzou ( 17 000 t)
; soja (4 500 t) Tomate (145 000 t) ; piment (34 000 t) ; gombo
(60 000 t) Arachides (122 000 t) Il faut ajouter le
karité (dans les 7 000 tonnes), l'huile de palme (10 000 tonnes). Il
y a aussi du néré, de la canne à sucre. La production de fruits
(mangue, ananas, oranges, bananes, goyaves, papaye, etc.) est
importante mais, .selon les saisons, ce qu'on trouve sur le marché
vient parfois de l'extérieur . Un mot sur la production
halieutique: elle doit relativement peu à la mer : 800 tonnes de
pêche maritime industrielle, 10 000 ex la pêche maritime artisanale
et 40 000 ex la pêche continentale.
2-11
Description des
productions alimentaires du Bénin N.B. : nous
n'abordons ici que les végétaux (les teneurs en protéines sont
exprimées pour 100 g de partie comestible) On retiendra que
les aliments de base, en terme de poids, sont surtout : .Le manioc: tubercule poussant en terrain pauvre, n'exigeant pas
de soins, dont le rendement à l 'hectare se situe, selon les
endroits, entre 4 et 20 tonnes, qui se conserve bien, mais dont la teneur en protéines est très faible: 1 %. Le
gari, pulpe fermentée puis séchée, est très apprécié- .L'igname : ce
tubercule se consomme bouilli ou frit ou réduit en farine pour
préparer une pâte. (2 % de protéines, comme la
patate douce ou la banane plantain) .Mil, sorghos: pilé, broyé, réduit en
farine; consommé sous forme de couscous ou de pâte (la boule) ou
cuit en galettes; 10% de protéines; assez bon
équilibre en acides aminés; assez riches en calcium et même en fer
. .Le
maïs: rendement assez faible (allant jusqu'à 800-900 kg/ha,
contre 6 à 7,5 t/ha habituellement et même 18 à 25 t pour des
variétés hybrides). 9 % de protéines. On
consomme soit le grain entier grillé ou bouilli, soit concassé,
fermenté et réduit en pâte.
| ____________________________________ 2 auto-suffisance = production/production +importion
-exportations ...............
3 il faut
ajouter les importations de produits laitiers (lait, dont lait en poudre,
beurre) 4 Source : CARDER :
"campagnes agricoles 199912000".
La pâte sert alors à fabriquer des bouillies
pour les enfants pendant la période du sevrage. Cuite à l'eau
et emballée en boules dans des feuilles, c'est
l'okasso. Réduite en farine, puis en pâte, c'est le fô, ou
l'okoumé ou le WO. .Le riz : très apprécié au Bénin ;
importé en grande partie; 7 à 8 % de protéines (cuit à l'eau, il
peut perdre une grande partie de son contenu en
vitamine B 1 ) .Le
blé: aliment d'utilisation facile et de bonne
conservation. 7 à 8 % de protéines dans la farine de boulangerie. (il est importé) .L'arachide: famille des légumineuses, riche en
lipides (45 %), en glucides (23 %) riche en protéines (27 %) ; consommée bouillie, grillée ou en pâtes.
L'utilisation de l'huile en cuisine est en augmentation. .Le
soja: très riche en protéines
(35 à 40 %) ; son introduction dans l'alimentation a été
lente: ainsi le soja a commencé par n'être qu
'un légumineux cultivé pour être vendu; les Autorités désiraient
voir les cultivateurs autoconsommer le soja
qu'ils produisaient afin d'améliorer leur alimentation, mais
les paysans préféraient le vendre et cela pour
deux raisons : -en obtenir un revenu, -et parce que son utilisation paraissait compliquée. En effet, sa cuisson directe, comme pour les haricots,
conduisait à des échecs, sa digestibilité étant mauvaise. Il fallait au préalable griller les graines de
soja. Ce grillage est essentiel car il
détruit les facteurs anti-trypsiques de sa peau ; ces facteurs
empêchent la trypsine (enzyme) de transformer
les protéines en acides aminés assimilables par
l'organisme. Maintenant, ces précautions
étant appliquées, le soja fait partie des aliments consommés par
les Béninois. Le soja
est consommé de différentes façons (pâte, lait, fromage). Le Bénin
en importe (ex Brésil, prix avantageux pour
l'alimentation animale, sous forme de tourteaux le plus
souvent) De ce tour d'horizon rapide et
simplifié de ce qu'on trouve au Bénin en matière de végétaux
comestibles, on doit retenir
: .:. que
l'autosuffisance n'est pas complète dans tous les domaines, ni à
l'échelle globale du pays, ni, surtout, dans
certaines régions, ni dans le temps (problèmes climatologiques ou de
stockage- soudures) .:. que l'essentiel de l'alimentation
repose, en poids ou en volume, sur des aliments pauvres ou
relativement pauvres en protéines : ce qui remplit les
estomacs est le plus souvent à base de manioc, d'ignames, de maïs, de mil ou de sorgho, voire de riz.,
végétaux pleins de mérites mais très peu ou peu nutritifs sous l'aspect protéines (ils peuvent apporter des
glucides)
2 -3 /
Contenu nutritionnel des productions alimentaires du
Bénin. L'autosuffisance doit être
analysée tant en relation avec la notion de quantité qu'en terme de
qualité. La fiche I
(Rappel des règles de la diététique) montrait que les besoins
nutritionnels étaient triples et que les aliments devaient apporter : . de
l'énergie (lipides, glucides) . des
matériaux de construction (protéines, eau) .
des vitamines et des minéraux
Le
tableau qui suit6 complète la présentation générale faite au §
2-2
| ____________________________________ 5 "Une attention spéciale
doit être accordée à sa conservation qui est délicate en période humide:
possibilité de développement de moisissures riches en aflatoxime
(probablement responsable de la haute incidence du cancer du foie
dans certaines régions)" J. Falquet
6 Tiré de Manuel de
nutrition africaine H. Agbessi Dos-Santos & M. Damon
COMPOSITION
COMPAREEdes VEGETAUX alimentaires |
|
Composition
comparée des tubercules et céréales, légumineux (partie comestible.%
sur "cru", sauf indiqué "cuit" |
|
TUBER |
TUBER |
.CEREALE |
CEREALE |
CEREALE |
CEREALE |
LEGUME |
LEGUME |
|
Manioc (pate de
manioc) / (Gari) |
Igname
|
Mil /
Sorghos
(farines)/ |
Mais (farines) / (Akassa |
Riz (décortiqué) / (cuit) |
Blé (pain)/ Pates cuites |
Arachide (Graines -
pates)/(huile) |
Soja (farine) (huile) |
Eau----------------------------------------------------------------------------------- |
Eau |
58 /
23 |
65 |
.../10 |
12 / 50 |
13 / 68 |
40 / 60 |
10 |
8 |
---------------------------------------------------------------------------------------- |
Glucides |
28 / 33 |
28 / 33
|
70 |
75 |
80 |
75 |
20 à 25 /
0 60 ( haricots ) |
|
Lipides |
<1 |
<1 |
<1 |
1 |
<1 |
<1 |
45 / 99,9 1 ( haricots ) |
7 à 20/99,9 |
Protéines |
0,35 / 0,97 |
1,7 è 1,9
|
9 / 9 |
9 // 3 |
7 / 3;2 |
8 / 5 |
27 / 0 20 -27
( haricots
) |
35 à 40 / 0 |
Vitamines---------------------------------------------------------------------------- |
Béta-carotène |
|
|
présence
|
présence
|
|
|
|
|
A |
|
|
|
|
|
|
|
|
B1 |
|
|
présence* |
présence* |
présence* |
présence* |
|
0,85
|
C |
3 ,7 / 5 |
10 |
trace |
|
|
|
|
|
D |
|
|
|
|
|
|
|
|
E |
|
|
|
25 |
|
160 (germe) |
25 |
20 |
Minéraux------------------------------------------------------------------------------ |
calcium mg/100
g |
15 / 25 |
13 à 15 |
16 à 12 |
8 / 15 |
14 / 3,2 |
21 / 8 |
70 (cacahuette
grillée) |
200 à 240 |
fer mg/100g |
5 / 4 |
0,3 à 0,8 |
|
1,8 / 1,5 |
1./ 0,6 |
1,6 / 0,6 |
|
8 à 9 |
Nota
Bene:.Les teneurs en fer cités ci-dessus doivent être
corrigées par un coefficient de bio-disponibilité - (VOIR:
V-7) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CALORIES-------------------------------------------------------------------------- |
CALORIES |
170 / 310
|
140 à 170
|
|
360 / 200
|
360 / 130
|
250 / 150
|
115 à 350 / 885 |
260 à 350 /
885 |
|
TECHNAP (mise à jour
juillet 2001) | * Variable selon mode de
transformation
Ce tableau des compositions de quelques végétaux (hors
les fruits) devrait être complété par de nombreuses autres
indications, car, plus loin, lorsque le contenu de la spiruline sera
développé, il faudra se souvenir que ses qualités exceptionnelles n'
écrasent pas du tout ce que la nature procure déjà aux Béninois.
Il faut mentionner la présence souvent utile de
cellulose dans les végétaux (les céréales, en
particulier). Et si l'on s'interroge sur les sources de
carotène (le précurseur de la vitamine A), il faut citer 1'
"huile rouge", c'est à dire l'huile de palme extraite de la pulpe
des noix de palme, huile très riche en carotène. Le beurre
contient de la vitamine A et de la vitamine D .
Les aliments d'origine animale (viandes,
laits, crustacés, ceufs, poissons) sont évidemment des sources de
protéines de première importance. .Les viandes comportent
beaucoup d'eau (65 à 70 %) , 2 à 3% de glucides, 7 à 15% de lipides,
15 à 20% de protéines et du fer en quantité variable (surtout dans
le foie) .Les ceufs : eau 74 % ; glucides 0 % ; lipides 12
% ; protéines 14 % ; vitamines A, D, B, PP ; méthionine, phosphore,
Les poissons : eau 70 à 75 % ; glucides 0 % ; lipides I à
20 % ; protéines 15 à 25 % ; phosphore, iode pour les poissons de
mer .
En conclusion le Bénin ne manque pas d'atouts sur le
plan nutritionnel.
Un des rôles de
la spiruline sera d'aider à compenser les manques encore
visibles, les carences causes de
malnutrition.
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viande |
oeufs |
|
poisson |
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