15-8/2003



ALIMENTS disponibles au BENIN
 

Projet CREDESA

" FICHE II " du

Livret-guide d'ntilisation de la spiruline

1- Les ressources
2-Les principaux aliments"

3-Composition comparée

PRINCIPAUX ALIMENTS DISPONIBLES au BENIN
- LEURS VALEURS-

Améliorer la quantité et la variété des aliments, dont les familles peuvent disposer, est la meilleure méthode de lutte contre la malnutrition
Encore faut-il pouvoir disposer de quantités suffisantes de ces aliments variés.
Pour juger de la place que la spiruline peut prendre dans l'alimentation, pour estimer son intérêt, une évaluation de la nourriture accessible aux Béninois est un préalable nécessaire.

1 - Les ressources
La géographie et le climat déterminent -en partie - les ressources vivrières du pays.
On trouvera ci-après un extrait d.une étude réalisée par l'UNICEF1 dans le but d'apprécier les freins qui s'opposent à une alimentation correcte de la population béninoise.

«... , le Bénin dispose théoriquement de suffisamment de terres pour nourrir sa populaton.
Mais 15% seulement d'entre elles sont effectivement cultivées à l'aide de méthodes extensives traditionnelles, ne donnant que des rendements faibles et de plus en plus prédatrices de l'environnement à mesure que s'accroît la pression démographique.
A ces performances trop modestes, il faut ajouter le risque récurrent que font peser sur la production les fluctuations de la pluviométrie, surtout dans le Nord, et la baisse de fertilité des sols dans le Sud.
On estime à 80% la part de la surface cultivée consacrée à la production de denrées vivrières, dont la majeure partie reste autoconsommée.
La part autoconsommée de la production est la suivante pour les principales denrées : 47% pour le maïs, 60% pour l'igname et les légumineuses, 65% pour le manioc et 80% pour le sorgho.

---------------------------------------------
C'est surtout l'extension des superficies cultivées qui a permis jusqu'à présent d'accroître la production.
Cette extension reste possible dans le Nord peuplé où 9% des terres sont utilisées.
...
Elle est pratiquement impossible dans le Sud du pays déjà fortement peuplé, où 60% des terres sont exploitées et où la taille moyenne des exploitations ne dépasse pas 0,5 ha contre 2,4 ha dans le Nord et 1,7 ha en moyenne dans le pays pour une famille de 7 enfants.

Aussi bien dans le Nord que dans le Sud, les superficies irriguées sont insignifiantes, malgré les considérables potentialités hydro-agricoles que recèle le pays.

Dans les 5 000 hectares sont actuellement irrigués, sur lesquels sont concentrées la riziculture, quelques cultures maraîchères de contre-saison et des cultures industrielles comme le palmier à huile et la canne à sucre.

Sauf dans le Borgou où elle a beaucoup progressé grâce au développement de la culture du coton et où elle est pratiquée par près de la moitié des exploitants du département, la culture attelée est pratiquement inexistante et ne parvient pas à s'implanter dans le Sud, les bêtes de trait supportant difficilement le climat »

« De la même façon, l'élevage et la pêche sont restés dans l'ensemble du pays des activités pratiquées de manière artisanale.
L'élevage bovin dans le Nord, celui des petits ruminants au Sud, et la pêche pratiquée par les populations lacustres et côtières constituent cependant des sources de revenus non négligeables.
Dans l'ensemble la production nationale animale et halieutique ne couvre pas les besoins d'une population qui augmente rapidement.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette incapacité.
Les pénuries sont dues autant aux aléas climatiques qu'aux échanges commerciaux »
____________________________________
1 Enfants et femmes,Avenir du Bénin UNICEF (.1996)

« Dans les années de bonne pluviométrie, le Bénin
est en fait globalement autosuffisant².
La production de céréales et de tubercules dégage ainsi depuis quelques années des excédents non négligeables, estimés pour la campagne agricole 1993-94 à 50 000 tonnes pour le seul maïs.
Mais les exportations non contrôlées à destination des pays voisins - estimées à près de 20% de la production vivrière nationale - privent le pays d'une part non négligeable de ses excédents.
L'enclavement de nombreuses régions rurales et les mauvaises conditions de stockage qui règnent dans la plupart d'entre elles entraînent en outre d'importantes pertes après récolte ..."
« L'évolution des habitudes alimentaires urbaines a, par ailleurs, créé une réelle dépendance vis-à-vis de produits importés comme la farine de blé, les citadins, ou les habitants des gros villages situés sur des axes importants de communication, ayant fait du pain une des bases de leur nourriture quotidienne. Cest ainsi que les importations alimentaires 3,
ont représenté en 1993 le quart de la valeur totale
des importations et servent essentiellement à
nourrir des villes que le monde rural ne parvient
pas pour l'heure à approvisionner régulièrement..»

2 -Les principaux aliments

2-11 Classement par importance en termes de quantités
Quelques chiffres (tonnes) peuvent être donnés4; il ne faut pas retenir leurs valeurs absolues mais plutôt leur importance relative. (le manioc, poids lourd des cultures, a une place majeure dans les assiettes)
Céréales: maïs (760 000 t) ; sorgho (155 000 t) ; riz (52 000 t) ; petit mil (35 000 t)
Tubercules: manioc (2 740 000 t) ; igname (I 789 000 t ; patate douce (81 000 t)
Légumineux : haricot (85 000 t) ; voandzou ( 17 000 t) ; soja (4 500 t)
Tomate (145 000 t) ; piment (34 000 t) ; gombo (60 000 t)
Arachides (122 000 t)
Il faut ajouter le karité (dans les 7 000 tonnes), l'huile de palme (10 000 tonnes). Il y a aussi du néré, de la canne à sucre. La production de fruits (mangue, ananas, oranges, bananes, goyaves, papaye, etc.) est importante mais, .selon les saisons, ce qu'on trouve sur le marché vient parfois de l'extérieur .
Un mot sur la production halieutique: elle doit relativement peu à la mer : 800 tonnes de pêche maritime industrielle, 10 000 ex la pêche maritime artisanale et 40 000 ex la pêche continentale.

2-11 Description des productions alimentaires du Bénin
N.B. : nous n'abordons ici que les végétaux (les teneurs en protéines sont exprimées pour 100 g de partie comestible)
On retiendra que les aliments de base, en terme de poids, sont surtout :
.Le manioc: tubercule poussant en terrain pauvre, n'exigeant pas de soins, dont le rendement à l 'hectare se situe, selon les endroits, entre 4 et 20 tonnes, qui se conserve bien, mais dont la teneur en protéines est très faible: 1 %. Le gari, pulpe fermentée puis séchée, est très apprécié-
.L'igname : ce tubercule se consomme bouilli ou frit ou réduit en farine pour préparer une pâte. (2 % de protéines, comme la patate douce ou la banane plantain)
.Mil, sorghos: pilé, broyé, réduit en farine; consommé sous forme de couscous ou de pâte (la boule) ou cuit en galettes; 10% de protéines; assez bon équilibre en acides aminés; assez riches en calcium et même en fer .
.Le maïs: rendement assez faible (allant jusqu'à 800-900 kg/ha, contre 6 à 7,5 t/ha habituellement et même 18 à 25 t pour des variétés hybrides). 9 % de protéines. On consomme soit le grain entier grillé ou bouilli, soit concassé, fermenté et réduit en pâte.

____________________________________
2 auto-suffisance = production/production +importion -exportations ...............

3 il faut ajouter les importations de produits laitiers (lait, dont lait en poudre, beurre)
4 Source : CARDER : "campagnes agricoles 199912000".

La pâte sert alors à fabriquer des bouillies pour les enfants pendant la période du sevrage. Cuite à l'eau et emballée en boules dans des feuilles, c'est l'okasso. Réduite en farine, puis en pâte, c'est le fô, ou l'okoumé ou le WO.
.Le riz : très apprécié au Bénin ; importé en grande partie; 7 à 8 % de protéines (cuit à l'eau, il peut perdre une grande partie de son contenu en vitamine B 1 )
.Le blé: aliment d'utilisation facile et de bonne conservation. 7 à 8 % de protéines dans la farine de boulangerie. (il est importé)
.L'arachide: famille des légumineuses, riche en lipides (45 %), en glucides (23 %) riche en protéines (27 %) ; consommée bouillie, grillée ou en pâtes. L'utilisation de l'huile en cuisine est en augmentation.
.Le soja: très riche en protéines (35 à 40 %) ; son introduction dans l'alimentation a été lente: ainsi le soja a commencé par n'être qu 'un légumineux cultivé pour être vendu; les Autorités désiraient voir les cultivateurs autoconsommer le soja qu'ils produisaient afin d'améliorer leur alimentation, mais les paysans préféraient le vendre et cela pour deux raisons : -en obtenir un revenu, -et parce que son utilisation paraissait compliquée.
En effet, sa cuisson directe, comme pour les haricots, conduisait à des échecs, sa digestibilité étant mauvaise. Il fallait au préalable griller les graines de soja.
Ce grillage est essentiel car il détruit les facteurs anti-trypsiques de sa peau ; ces facteurs empêchent la trypsine (enzyme) de transformer les protéines en acides aminés assimilables par l'organisme.
Maintenant, ces précautions étant appliquées, le soja fait partie des aliments consommés par les Béninois.
Le soja est consommé de différentes façons (pâte, lait, fromage). Le Bénin en importe (ex Brésil, prix avantageux pour l'alimentation animale, sous forme de tourteaux le plus souvent)
De ce tour d'horizon rapide et simplifié de ce qu'on trouve au Bénin en matière de végétaux comestibles, on doit retenir :
.:. que l'autosuffisance n'est pas complète dans tous les domaines, ni à l'échelle globale du pays, ni, surtout, dans certaines régions, ni dans le temps (problèmes climatologiques ou de stockage- soudures)
.:. que l'essentiel de l'alimentation repose, en poids ou en volume, sur des aliments pauvres ou relativement pauvres en protéines : ce qui remplit les estomacs est le plus souvent à base de manioc, d'ignames, de maïs, de mil ou de sorgho, voire de riz., végétaux pleins de mérites mais très peu ou peu nutritifs sous l'aspect protéines (ils peuvent apporter des glucides)

2 -3 / Contenu nutritionnel des productions alimentaires du Bénin.
L'autosuffisance doit être analysée tant en relation avec la notion de quantité qu'en terme de qualité.
La fiche I (Rappel des règles de la diététique) montrait que les besoins nutritionnels étaient triples et que les aliments devaient apporter :
. de l'énergie (lipides, glucides)
. des matériaux de construction (protéines, eau)
. des vitamines et des minéraux

Le tableau qui suit
6 complète la présentation générale faite au § 2-2

____________________________________
5 "Une attention spéciale doit être accordée à sa conservation qui est délicate en période humide: possibilité de
développement de moisissures riches en aflatoxime (probablement responsable de la haute incidence du cancer du foie dans
certaines régions)" J. Falquet


6 Tiré de Manuel de nutrition africaine H. Agbessi Dos-Santos & M. Damon

COMPOSITION COMPAREEdes VEGETAUX alimentaires
Composition comparée des tubercules et céréales, légumineux
(partie comestible.% sur "cru", sauf indiqué "cuit"
TUBER TUBER .CEREALE CEREALE CEREALE CEREALE LEGUME LEGUME
Manioc
(pate de manioc)
/ (Gari)
Igname
Mil / Sorghos

(farines)/
Mais
(farines) / (Akassa
Riz
(décortiqué)
/ (cuit)
Blé
(pain)/
Pates cuites
Arachide
(Graines - pates)/(huile)
Soja
(farine)
(huile)
Eau-----------------------------------------------------------------------------------
Eau 58 / 23 65 .../10 12 / 50 13 / 68 40 / 60 10 8
----------------------------------------------------------------------------------------
Glucides 28 / 33 28 / 33 70 75 80 75 20 à 25 / 0
60 ( haricots )
Lipides <1 <1 <1 1 <1 <1 45 / 99,9
1
( haricots )
7 à 20/99,9
Protéines 0,35 / 0,97 1,7 è 1,9 9 / 9 9 // 3 7 / 3;2 8 / 5 27 / 0
20 -27

( haricots )
35 à 40 / 0
Vitamines----------------------------------------------------------------------------
Béta-carotène présence présence
A
B1 présence* présence* présence* présence* 0,85
C 3 ,7 / 5 10 trace
D
E 25 160 (germe) 25 20
Minéraux------------------------------------------------------------------------------
calcium
mg/100 g
15 / 25 13 à 15 16 à 12 8 / 15 14 / 3,2 21 / 8 70 (cacahuette grillée) 200 à 240
fer mg/100g 5 / 4 0,3 à 0,8 1,8 / 1,5 1./ 0,6 1,6 / 0,6 8 à 9
Nota Bene:.Les teneurs en fer cités ci-dessus doivent être corrigées par un coefficient de bio-disponibilité - (VOIR: V-7)
CALORIES--------------------------------------------------------------------------
CALORIES 170 / 310 140 à 170 360 / 200 360 / 130 250 / 150 115 à 350 / 885 260 à 350 / 885
TECHNAP (mise à jour juillet 2001)
* Variable selon mode de transformation

Ce tableau des compositions de quelques végétaux (hors les fruits) devrait être complété par de nombreuses autres indications, car, plus loin, lorsque le contenu de la spiruline sera développé, il faudra se souvenir que ses qualités exceptionnelles n' écrasent pas du tout ce que la nature procure déjà aux Béninois
.


Il faut mentionner la présence souvent utile de cellulose dans les végétaux (les céréales, en particulier).
Et si l'on s'interroge sur les sources de carotène (le précurseur de la vitamine A), il faut citer 1' "huile rouge", c'est à dire l'huile de palme extraite de la pulpe des noix de palme, huile très riche en carotène.
Le beurre contient de la vitamine A et de la vitamine D .

Les aliments d'origine animale (viandes, laits, crustacés, ceufs, poissons) sont évidemment des sources de protéines de première importance.
.Les viandes comportent beaucoup d'eau (65 à 70 %) , 2 à 3% de glucides, 7 à 15% de lipides, 15 à 20% de protéines et du fer en quantité variable (surtout dans le foie)
.Les ceufs : eau 74 % ; glucides 0 % ; lipides 12 % ; protéines 14 % ; vitamines A, D, B, PP ; méthionine, phosphore,
Les poissons : eau 70 à 75 % ; glucides 0 % ; lipides I à 20 % ; protéines 15 à 25 % ; phosphore, iode pour les poissons de mer .

En conclusion le Bénin ne manque pas d'atouts sur le plan nutritionnel.

Un des rôles de la spiruline sera d'aider à compenser les manques encore visibles,
les carences causes de malnutrition.

******

VIANDES
viande
OEUFS
oeufs

POISSONS
poisson

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