Les deux paramètres fondamentaux qui
contribuent à constituer le climat sont les températures et la pluviométrie. Il
ne faut pour autant pas négliger les vents dominants, par exemple le mistral en
vallée du Rhône, qui peuvent avoir des conséquences importantes sur
l'évaporation d'un bassin de culture, sur la température de l'eau ou la
"pollution" de ce bassin par tous les débris et les poussières qu'il
peut entraîner.
De même certains éléments comme les
haies, la présence de barres rocheuses, de forêts, etc. peuvent entraîner des
conséquences importantes sur le microclimat, conséquences qu'il sera bon
d'évaluer avant l'implantation d'un bassin... comme d'un jardin potager.
2.1) Température
Les premiers repères concernant les
températures sont à peu près les mêmes que pour l'homme, 37°C : température
idéale pour pousser. Au-dessus, c'est trop chaud (43°C peut être mortel). En
dessous, la vitesse de multiplication baisse avec la température. A 20°C la
croissance est pratiquement stoppée. La température du milieu de culture doit
donc se situer entre ces deux températures. Plus la "saison" est
longue, plus la période de récolte est longue. Les climats continentaux
ou d'altitude sont désavantagés.
Le handicap d'un climat trop froid peut
être compensé artificiellement, comme pour tous les végétaux. La construction
de bassins sous serre peut être d'autant plus intéressante que cet abri
constitue non seulement une protection contre le froid, l'évaporation, les
insectes et les poussières mais aussi contre les pluies diluviennes, comme les
orages, qui peuvent faire déborder les bassins et donc provoquer une perte, ou
au moins une dilution du milieu de culture.
2.2) Pluviométrie
La conduite de bassins de culture
nécessite un minimum de ressources en eau. Les eaux de pluie sont intéressantes
car propres et neutres (pas de minéraux en solution). Sous les climats à faible
pluviométrie, ou à saison sèche longue, il peut être nécessaire de prévoir une
citerne pour stocker de l'eau de pluie et compenser ainsi l'évaporation des
bassins. Là encore, il faut un "juste milieu". Les excès de
précipitations devront être prévus en construisant des bassins plus profonds ou
en les protégeant. Le manque d'eau est évidemment rédhibitoire. La carence en eau de pluie peut être compensée
par l'utilisation d'eaux de provenances
diverses, et plus ou moins "chargées" (rivière ou fleuve, nappe
phréatique, eaux usées...). Il faudra alors tenir compte de la qualité de l'eau
dans la mise au point, puis l'entretien du milieu de culture.
La présence d'une couverture translucide au-dessus des
bassins pour éviter une dilution du milieu de culture est une bonne solution
dans les régions à fortes précipitations (cf. § 3.2 BASSINS.htm - couverture).
2.3) Climat idéal
Il existe des climats idéaux où il ne
fait jamais froid et où les pluies sont harmonieusement réparties et compensent
l'évaporation, comme par exemple certains points du versant Est des Andes. Un
autre type de climat idéal est le désert au pied de montagnes qui assurent un
large approvisionnement en eau, comme par exemple le désert d'Atacama au Chili.
L'eau consommée par un bassin sert surtout à maintenir la culture en dessous de
40°C, par évaporation. Dans un climat désertique sans eau la culture est
impossible (sauf à importer de l'eau), alors que dans un climat frais la
culture sous serre est facile avec une faible consommation d'eau.
2.4)
Saisonnalité
(Voir Annexe A25 Annexes techniques.htm - HIVERNAGE)
Dans les régions tempérées, l'hiver
est généralement trop froid pour cultiver la spiruline, sauf avec chauffage et
éclairage artificiels trop coûteux. Même dans des régions chaudes un arrêt
annuel peut être rendu nécessaire par l'importance des pluies ou de la
sécheresse ou par les vents de sable à certaine saison.
La culture de spiruline sera donc
souvent saisonnière.
Durant la mauvaise saison, une
"souche" de spiruline devra impérativement être conservée dans son
milieu de culture. Les contenants (bocaux, bonbonnes, bassines) devront laisser
passer la lumière et être stockés dans un lieu clair mais à l'ombre, ou être
sous éclairage électrique. Même si les cultures de spiruline survivent à des
températures inférieures à 10°C, voire à de brèves gelées, il est prudent de ne
pas les stocker au-dessous de 18°C pendant de longues périodes, car les risques
de contamination augmentent.
Le fait que la spiruline prospère en
milieu très alcalin présente deux avantages majeurs :
- meilleure absorption du gaz
carbonique de l'air
- protection contre les
contaminations.
Cette protection nous a été
involontairement démontrée au printemps 1997. Nous avions côte à côte deux
bassins de spiruline de 10 m², l'un à l'air libre, l'autre protégé de la pluie.
Le bassin non protégé ayant débordé a été vidangé et s'est rempli d'eau de
pluie, laquelle a été colonisée par des algues vertes unicellulaires
(chlamydomonas) et nombre d'animaux (vers rouges, larves de moustiques, insectes
nageurs). L'autre bassin a gardé ses spirulines sans contamination. Cependant
il ne faut pas croire que seule la spiruline peut croître dans son milieu de
culture : d'autres algues, des microorganismes et des animaux peuvent y vivre,
d'où nécessité de surveiller les cultures du point de vue contaminants, surtout
aux changement de saisons.
* * *